StarTrek V marque donc les débuts de
William Shatner sur la réalisation d'un grand film (même s'il
avait déjà fait ses preuves dans la mise en scène,
pendant quelques épisodes de la série Hooker), en grande
partie à cause du fait qu'il refusait d'y figurer en tant qu'acteur,
si on ne lui donnait pas la chance de le réaliser. Mais le seul
faux pas à ne pas commettre pour réaliser StarTrek, c'est
de se prendre au sérieux. Malheureusement, on tombe bien mal avec
le prétentieux Shatner...
STARTREK
V :
L'ULTIME FRONTIERE (StarTrek V, The Final Frontier) de William Shatner, 1989 |
Repères
:
1989, Paramount Pictures produit
par Harve Bennett. Réalisé par William Shatner. Scénario
de William Shatner et David Loughery. Musique de Jerry Goldsmith, effets
spéciaux : Bran Ferren
Interprétation : William
Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Nichelle Nichols,
George Takei, Walter Koenig, Laurence Luckingbill (Sybok), David Warner,
Charles Cooper, Todd Bryant, Spice Williarns et Cynthia Gouw.
Dist. : c.i.c. 102 mn.
Budget : 35 millions $ - Recettes : 27 millions $.
L'histoire :
Sur Nimbus III, planète
de la paix galactique, en zone neutre, un étrange messie (Sybok,
demi-frère de Spock) apporte la paix de l'âme aux personnages
qu'il rencontre. Son but, sa quête plus exactement, concerne la planète
originelle, celle de la création, qui vit la naissance du premier
homme. Agissant en véritable envoyé de Dieu, il s'empare
de l'Enterprise, par la ruse, et oblige son équipage à
traverser la grande barrière spatiale pour rejoindre ainsi le centre
de l'Univers. La rencontre ne sera pas celle à laquelle il s'attendait
car en fait de Dieu, il s'agit d'une race extraterrestre désirant
un vaisseau afin d'envahir notre Univers !
Points forts :
Une volonté d'élever
la saga au-dessus des éternelles scènes de bataille et d'action
pour embrasser des considérations philosophiques.
Points
faibles :
L'idée phare du film est
son principal défaut : le public sait dès le début
que le personnage ne trouvera pas Dieu, du moins pas le « vrai »
Dieu. Difficile, dès lors, de se passionner pour cette quête.
De plus, les débuts de William Shatner derrière la caméra
ne sont guère convaincants. L'action se fait très rare et
le suspens inexistant ! Les acteurs ne semblent pas concernés par
l'histoire.
L'histoire ressemble trop à
l'épisode
En route pour Eden, dans lequel un groupe de hippies
réquisitionnait l'Enterprise, à la recherche de la légendaire
planète Eden.
Effets-clés :
Pas grand-chose à retenir
étant donné que les effets ont été réalisés
en seulement trois mois et que les résultats sont parfois médiocres.
Seule la traversée de La Grande Barrière Spatiale (ci-dessous)
est une réussite visuelle incontestée. On pourra aussi noter
que les maquettes de l'Enterprise ont été rajeunies, repeintes.
La petite histoire :
Après que Leonard Nimoy
ait dirigé - avec succès - deux films de la saga, Shatner
exigea de réaliser cet épisode, faisant plier la Paramount
qui doutait de ses capacités. A raison car alors que le script
n'était pas encore achevé, des rumeurs alarmantes circulaient
. Majel Barrett déclara "C'est de la merde". Est-ce pour cela qu'on
adjoint à Shatner la présence de Harve Bennett ? On peut
penser que oui !
ILM affichant complet, les effets
furent confiés à Bran Ferren, un spécialiste des effets
optiques qui dut assurer en 3 mois un travail de 8 mois. A l'arrivée,
un lourd échec commercial.