Le reportage Star Trek

    

Janvier - Février - Mars 2001
Les technologies Star Trek : possible ou non?

Qui n'a jamais rêvé voyager dans l'espace et imiter le célèbre équipage de l'Enterprise afin d'explorer la galaxie?
Qui n'a jamais voulu être téléporté directement à un endroit bien précis et gagner un précieux temps?
Ahh si ces technologies utilisées très couramment dans Star Trek pouvaient réellement exister...
Et bien ce reportage va tenter de vous démontrer que certaines technologies inventer pour Star Trek ne sont pas complètement infondées d'un point de vue des lois de la physique. Par contre d'autres trouvailles sont parfaitement impossibles à mettre en oeuvre.
Ce reportage est basé en grande partie sur un article paru sur le site québecquois SciencePress à l'adresse http://www.sciencepresse.qc.ca/trucs/startrek.html suite suite à la sortie du livre de Lawrence KRAUSS : "LA PHYSIQUE DE STAR STREK OU COMMENT VISITER L'UNIVERS EN PYJAMA". L'auteur du livre est un ancien consultant pour la Nasa qui démontre que la science-fiction n'est pas toujours aussi aberrante qu'on le dit. Le livre est disponible sur le site de la fnac ou de Bol au prix de 114,00F (234 pages | BAYARD CENTURION | SCIENCES | 1998 | ISBN 2227137517).
La grande question que se posent tous les lecteurs, c'est évidemment: "est-ce que ça se peut?" Oui et non, répond Lawrence Krauss. Plusieurs des choses présentées dans Star Trek sont hors de notre portée, et risquent de l'être encore au 23e siècle. Mais, et c'est là la surprise- la plupart ne contreviennent pas aux lois de la physique, et ne peuvent donc pas être rejetées du revers de la main.

Retrouvez en anglais des explications de L. Krauss sur le site http://www.newscientist.com/nsplus/insight/startrek/startrek.html.
 
 
  Les moteurs de distorsion
  Les moteurs d'impulsion
  La téléportation
  Les invraissemblances
  Le sondage
Le livre de Lawrence Krauss


Les moteurs de distorsion
Cliquer sur l'image pour visionner la vidéoLe "moteur warp" (warp drive ), qui permet de voyager plus vite que la lumière est une invention qu'il serait difficile de se passer dans Star Trek : s'il fallait à l'Enterprise 10 ou 20 ans pour répondre à un appel de détresse, les cotes d'écoute risqueraient de s'en ressentir...

Or, on sait que dans notre univers, voyager plus vite que la lumière est impossible. Peut-on contourner l'obstacle? De l'hyperespace aux trous noirs, la science-fiction, depuis les années 30, a imaginé 1001 trucs. Le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, lui, s'est tourné vers la théorie d'Einstein, selon laquelle notre univers serait "courbé", "plié" sur lui-même, de la même façon qu'une feuille de papier se déforme lorsqu'on dépose une pierre dessus. A partir de là a été imaginée la "propulsion warp" (warp étant un mot anglais qui fait référence à une déformation, un plissement).

L'invention de Zephrane Cochrane : le moteur WarpToujours selon Einstein, c'est la quantité d'énergie et de matière présente à un endroit donné qui détermine cette courbure de l'espace (plus la pierre est grosse, plus le papier est déformé). Rien n'empêche donc d'imaginer une technologie capable de "plier" l'espace devant le vaisseau, de manière à réduire la distance entre les planètes A et B.

Ca, c'est la bonne nouvelle. La mauvaise, c'est que la quantité d'énergie requise serait supérieure... "à l'énergie totale produite par le soleil pendant toute son existence".


Les moteurs d'impulsion
L'Enterprise E à toute allureIl y a des choses carrément impossibles dans Star Trek. Et l'une d'elles n'est pas le moteur warp, qui permet de voyager plus vite que la lumière, mais le très ordinaire "moteur d'impulsion" (impulse engine), qui permet de fonctionner dans notre espace "normal".

Ce moteur fonctionne pourtant, nous dit le Manuel technique de Star Trek, sur le principe de la fusion nucléaire, comme une centrale atomique qui transformerait l'hydrogène en hélium. Sauf que sachant cela, on peut facilement calculer la quantité d'énergie nécessaire à l'Enterprise pour démarrer, et accélérer jusqu'à "seulement" la moitié de la vitesse de la lumière. Et le résultat est saisissant: il lui faudrait brûler 81 fois sa masse en carburant! Et autant pour ralentir!

De toute évidence, personne n'a songé à installer de pareils réservoirs sur l'Enterprise. Conclusion: ce n'est pas le fait d'atteindre la moitié de la vitesse de la lumière qui soit invraisemblable: c'est de l'atteindre avec un vaisseau aussi mal fichu!
 


La téléportation
La téléportation, sans doute l'invention la plus célèbre de l'univers Roddenberry, même chez ceux qui n'ont jamais suivi Star Trek, fait face à un problème aussi au niveau de l'énergie nécessaire à sa réalisation. Le corps humain est composé de 10 exposant 28 atomes (le chiffre 1, suivi de 28 zéros!). Pour téléporter un officier de la Fédération des planètes (en d'autres termes, le "désintégrer" en un endroit et le "recomposer" en un autre) il faut donc reproduire ces atomes un par un, et tous à la bonne place!
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Or, un principe de base en physique, appelé principe d'incertitude, ou principe de Heisenberg, nous dit que peu importe la précision de nos instruments, nous n'arriverons jamais à être absolument sûrs de nos mesures des particules élémentaires qui composent les atomes. Un groupe international de chercheurs dirigé par Gilles Brassard, de l'Université de Montréal, a proposé il y a trois ans une solution qui permettrait en théorie de contourner cette difficulté, mais pour une particule élémentaire à la fois. Les auteurs de Star Trek quant à eux, mis au fait de ce menu problème, ont "inventé" un "compensateur Heisenberg", mais nul n'est encore arrivé à savoir comment il fonctionne...

Qui plus est, calcule Lawrence Krauss, transformer en énergie ces milliards de milliards de milliards d'atomes nécessiterait, pour un adulte de 50 kg, une puissance phénoménale: deux millions de fois la bombe d'Hiroshima. Et il faut ensuite le ramener à bord...

Une téléportation en coursEt on n'a pas encore parlé de l'énergie nécessaire pour dissocier les atomes en leurs constituants (électrons-protons-neutrons), puis pour ramener ceux-ci au niveau des quarks. En théorie, c'est très simple: il suffit de faire chauffer le capitaine Picard à une température de 1000 milliards de degrés!

Et il y a un dernier point, qui n'a jamais été abordé dans Star Trek: qu'arriverait-il si un être humain était davantage qu'un assemblage d'atomes? S'il avait une âme? "Si, écrit Lawrence Krauss, une personne devait un jour être téléportée, intacte et inchangée, à bord de l'Enterprise, cela constituerait une preuve spectaculaire qu'un être humain n'est rien de plus que la somme de ses parties."

"Pour des raisons évidentes, la question est scrupuleusement évitée dans Star Trek."


Les invraissemblances

Il y a aussi la vieille question du bruit dans l'espace. Puisque c'est grâce à l'air que nous respirons que le son se propage, et qu'il n'y a pas d'air dans l'espace, personne n'entendra jamais l'explosion du USS Yamato, ou les "phaseurs" ennemis.

Et puisqu'on parle de phaseurs: attendu qu'un phaseur est un rayon de lumière lancé dans une direction très précise, et non pas un projecteur, personne ne peut le voir depuis la passerelle de l'Enterprise... à moins que ce ne soit un tir ennemi pointé directement vers la passerelle!

Le docteur théoriquement impossibleEnfin, le "docteur holographique", l'un des plus populaires personnages de la dernière-née des séries, Star Trek: Voyager, ne passe pas non plus la rampe de la physique.
Certes, il n'y a rien de bien difficile à créer un personnage qui, sous forme d'image à trois dimensions, puisse discuter avec ses patients.
Mais faire en sorte que cette image se transforme à volonté en un personnage solide, qui puisse manipuler les instruments chirurgicaux et pianoter sur son ordinateur... Là, c'est demander un peu trop de souplesse aux lois universelles de la physique. Dommage, c'était une maudite bonne idée...


Le sondage

Pour ce sondage, j'aimerais savoir si vous pensez qu'un jour on pourra se balader dans les étoiles avec de supers vaisseaux, explorer les galaxies, se faire téléporter n'importe où!

Bref, êtes-vous optimiste quand à la possibilité que notre univers se rapproche de celui imaginé par Gene Roddenberry.